Le cerf d’Eld, Rucervus eldii, est menacé, notamment la sous-espèce du Siam qui est au bord de l’extinction. La Réserve Zoologique de la Haute-Touche est le seul établissement européen à la présenter.
Fiche d'identité
Mammifères, Cétartiodactyles, Cervidés
Rucervus
eldii
thamin (thamin), siamensis (cerf d’Eld du Siam)
15 à 18 ans (en captivité)
1,25 m au garrot ; 150 kg maximum
8 mois, 1 petit
forêts, plaines marécageuses
riz sauvage, plantes de marécages
Myanmar, Thaïlande (thamin) ; Cambodge, Viet Nam, Laos (cerf d’Eld du Siam)
ESB (thamin)
EN en danger
Mode de vie
Le cerf d’Eld est actif surtout la nuit. Mâle et femelle mènent une vie solitaire, ce n’est qu’à la saison des amours que des hardes de quelques dizaines d’individus vont se former. Les mâles vont alors s’affronter, le vainqueur s’accouplera ensuite avec les femelles de son harem. Dès la mise-bas, la mère cache son faon dans les hautes herbes.
Signes distinctifs
Il existe trois sous-espèces de cerfs d’Eld : le thamin, le cerf d’Eld du Siam, tous deux représentés à la Réserve Zoologique de la Haute-Touche, et le très rare Rucervus eldii eldii d’Inde. Le surnom de “cerf lyre” vient de la forme particulière de ses bois qui partent vers l’arrière et se recourbent vers l’avant, faisant penser à l’instrument de musique.
Le mâle, plus foncé que la femelle, porte des poils plus longs et plus épais sous le cou.
Anecdote
Le cerf d’Eld est victime de la chasse, des guerres et de la disparition de son habitat au profit de l’agriculture et de l’élevage. Il est également sensible aux maladies des animaux domestiques.
Des trois sous-espèces de cerfs d’Eld, le Thamin est celui dont la population dans la nature est la plus importante avec environ 2000 individus (contre 150 cerfs d’Eld du Siam et 150 Cervus e. eldii). On en compte, au début des années 2000, 1000 en captivité (essentiellement sp Thamin). Cette petite population en parcs zoologiques représente, grâce aux plans d’élevage mis en place, l’une des chances de survie pour ce cerf.
La Réserve Zoologique de la Haute-Touche est le seul parc, en dehors de l’Asie, à présenter la sous-espèce siamensis. Après avoir été déclarée disparue à l’état naturel, une petite population d’à peine 150 individus fut redécouverte, persistant uniquement dans certaines enclaves de son ancien domaine (Laos, Cambodge et Vietnam). Afin d’augmenter la variabilité génétique de cette population en captivité (et donc ses chances de survie), il est nécessaire de permettre une reproduction entre des individus asiatiques et européens. Dans cette optique, l’équipe du parc de la Haute-Touche travaille avec le zoo de Bangkok afin de prélever la semence de mâles thaïlandais. De retour en France, ces spermatozoïdes sont congelés dans l’azote liquide. Certaines de nos femelles seront inséminées et donneront naissance à des jeunes au patrimoine génétique plus riche.